Ce rappel a été décidé "pour approfondir, en commun avec les autres institutions compétentes, les aspects techniques et juridiques relatifs à l'application des accords bilatéraux existants en vue des initiatives et des recours à faire devant les instances judiciaires internationales", précise le communiqué. L'Italie a annoncé dès jeudi, quelques heures après la décision du Brésil de libérer Cesare Battisti, son intention de présenter un recours devant la Cour internationale de justice de La Haye, appelée à trancher les conflits entre Etats. L'Italie considère que le Brésil pourrait avoir violé un traité bilatéral d'extradition.
"Notre seule possibilité est de recourir à [la CIJ de] La Haye", a déclaré, jeudi, le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, tout en soulignant que "nous n'allons tout de même pas faire la guerre au Brésil". Le Cavaliere a promis que l'Italie y jetterait "toutes ses forces" pour "faire entendre ses raisons" face à une décision qui "blesse notre sens de la justice et de ceux qui ont subi cette affaire". "Le match n'est pas terminé, la première mi-temps a été gagnée par le terrorisme", mais la deuxième mi-temps se jouera devant la CIJ, "qui pourra reconnaître que le traité d'extradition (entre Brésil et Italie) a été violé", avait estimé dès jeudi M. Frattini.
CONDAMNÉ EN 1993 PAR CONTUMACE
La CIJ, principal organe judiciaire des Nations unies, est chargée de trancher les conflits entre Etats. Cesare Battisti, 56 ans, était réclamé par l'Italie après qu'il eut été condamné en 1993 par contumace à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres et complicité de meurtre à la fin des années 1970 — les "années de plomb" du terrorisme — crimes dont il se dit innocent.
En 2009, la Cour suprême fédérale brésilienne avait accepté d'extrader Cesare Battisti mais, dans un jugement controversé, avait laissé le président Lula décider en dernier ressort. Le refus de M. Lula da Silva, le 31 décembre 2010, dernier jour de son mandat, d'extrader Battisti avait provoqué une première crise diplomatique entre Brasilia et Rome, qui déjà à l'époque avait rappelé son ambassadeur à Brasilia pour consultation.
Arrêté en 1979 quand il militait dans le groupuscule des Prolétaires armés pour le communisme (PAC), Cesare Battisti s'était évadé en 1981 et avait commencé une longue cavale au Mexique, en France (1990 à 2004), où il est devenu auteur de romans policiers, puis au Brésil. En 2007, il est arrêté à Rio de Janeiro, où il vivait depuis trois ans et emprisonné pendant quatre ans.
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